Chez Imprimerie Ste-Julie, l’histoire ne se limite pas aux presses et aux étiquettes. C’est celle des gens qui, depuis plus de 30 ans, ont donné leur cœur et leur énergie à faire grandir cette entreprise.
Ils ont tout vécu : de leurs débuts à 16 ou 18 ans, des mariages, des enfants, des récessions… traversant ensemble les hauts et les bas de la vie. Ils ont vu l’évolution de tout un monde : des techniques d’impression aux outils, en passant par les salaires et la gestion des équipes.
Ils ont commencé à une époque où les mots « CNESST » et « conciliation travail-famille » n’existaient même pas. À l’époque, le salaire horaire variait entre 4 et 6 $, mais la solidarité était leur plus grande richesse. On s’entraidait, on se serrait les coudes, et on avançait.
J’ai eu le privilège de m’asseoir avec eux, d’écouter leurs récits, leurs souvenirs émouvants et leurs anecdotes parfois cocasses (certains avaient un sacré sens de l’humour, croyez-moi!). Ces moments de partage resteront gravés dans ma mémoire.
🧡 Merci à tous nos employés fidèles, et tout particulièrement à ceux qui sont à nos côtés depuis plus de 30 ans. Ils ont tout donné pour écrire un chapitre unique de notre histoire, ces bâtisseurs qui ont fait de cette entreprise ce qu’elle est aujourd’hui.
Dans sa 45e année à l’imprimerie
Elle a débuté en 1980 à seulement 19 ans, devenant la 2e femme à entrer dans la SHOP.
Et devinez quoi?
Son numéro d’employée était 007… comme l’agent secret!
Femme de cœur, toujours souriante, travaillante, et incroyablement attentionnée, elle a marqué l’équipe par ses petites attentions, comme acheter des gâteaux pour célébrer les anniversaires de ses collègues.
Vous savez quoi? Elle avait même pris le temps d’écrire son récit à la main pour être prête pour notre entrevue.
En quatre mots : J’ADORE CETTE FEMME! 🙌
Marjolaine a commencé à l’ancienne usine sur le Chemin du Fer-à-Cheval, embobinant des rouleaux d’étiquettes de viande (chevreuil, caribou, orignal… ). Depuis, elle a vu l’entreprise grandir et a elle-même évolué : d’une petite machine, au Racer, en passant par l’emballage et le pliage, pour finalement travailler sur la codeuse aujourd’hui.
Voici quelques-unes des histoires fascinantes qu’elle m’a partagées :
« M. Fournier allait à la chasse, et un jour, il est venu me voir pour me demander de lui donner un rouleau de chacune des étiquettes. Il était juste à côté de moi, alors je termine mon rouleau et… ce qui devait arriver arriva : j’essaie de lui donner le rouleau que je viens de terminer, mais le noyau en carton reste coincé dans la bobine de l’enrouleuse. Alors, je lui ai dit : « Excusez-moi, je vais le refaire! » C’était une demande du grand patron ? Il fallait bien faire les choses. »
Est-ce que vous pouvez imaginer à quel point cette demande était importante en 1980?
« Je me rappelle que M. Fournier, quand il revenait de la chasse, nous montrait ses diapositives pendant les heures de travail. Il était tellement fier de partager ses aventures de chasse avec nous. »
« Je me souviens aussi que M. et Mme Fournier habitaient en face de chez mes parents. Mme Fournier était enseignante, et quand un professeur manquait à l’école, elle appelait ma mère. C’est donc ma mère qui allait garder leurs quatre filles! »
Quand on vous dit que c’est une histoire de famille!
Elle a débuté dans la vieille Shop, comme elle me dit elle-même en riant!
Elle a débuté en 1984, à l’âge de 18 ans et gagnait 4,50$ de l’heure.
Francine, c’est une femme aidante, efficace et toujours prête à participer avec son cœur sur la main. Elle est là pour vous épauler, trouver des solutions et vous faire sentir soutenu. En plus, c’est une conteuse hors pair, dont on adore écouter les histoires, qu’elles soient drôles, touchantes ou pleines de vie. Besoin d’un coup de main? Francine est toujours là pour vous!
Elle a commencé son parcours à l’ancienne usine sur le Chemin du Fer-à-Cheval, à l’embobinage, où son talent et son leadership l’ont rapidement menée au rôle de chef d’équipe. Mais la vie a ses priorités. Aidante naturelle pour sa fille, Francine a dû réduire ses heures de travail à trois jours par semaine, un ajustement qui était difficile à l’époque. Nous avons perdu son expertise pendant quelques années, avant qu’elle revienne parmi nous à l’emballage, là où son savoir-faire continue d’être un atout précieux.
Place maintenant à ses mille et une histoires, toujours aussi colorées qu’inoubliables :
Francine s’empresse de me dire : « Tu sais, à cette époque, les rouleaux étaient mis dans des sacs individuellement. On passait beaucoup de temps à emballer. Ce n’était pas du tout comme aujourd’hui avec la scelleuse, et je dactylographiais chacune des étiquettes pour le shipping. Tu sais ce que c’est, une dactylo? Je n’avais pas mon doigté, alors c’était un peu long.
On faisait du temps supplémentaire trois jours par semaine et on finissait à 9 heures le soir. Je restais à Upton à cette époque et, lorsqu’il y avait une tempête de neige, c’est Marjolaine qui m’hébergeait (oui, oui, Marjolaine) parce qu’elle restait à Ste-Julie. On est devenues amies. J’ai été à son mariage et elle est venue au mien… c’est bien plus qu’une équipe! »
Elle ajoute : « Tu sais, on se jouait beaucoup de tours aussi! À cette époque, les embobineuses étaient à côté des presses et, lorsqu’on allait prendre notre break, les pressiers se cachaient dans les poubelles de « waste ». Quand on revenait, ils sortaient des poubelles pour nous faire peur! On avait beaucoup de plaisir entre collègues. On organisait des 5 à 7, on mettait de la musique le vendredi. Justement, un vendredi, alors que je passais le balai en dansant, M. Fournier est arrivé avec un client, et il a dit : « Vous savez, j’ai des employés vraiment enjoués! » »
Je l’aurais écoutée toute la journée me raconter ses histoires!
Dans sa 45e année à l’imprimerie, il a débuté à l’âge de 17 ans.
Homme de valeurs avec une couleur bien à lui, Lucien est un travaillant au cœur tendre. Dévoué et rigoureux, il ne ménage jamais ses efforts. C’est aussi un conteur captivant, mais il faut d’abord gagner sa confiance. Je tiens à le remercier particulièrement de m’avoir offert ce privilège : écouter et partager son histoire.
Lucien a quitté l’école tôt et a rejoint Imprimerie Ste-Julie. Comme il me l’a confié :
« À l’époque, personne ne se souciait des problèmes d’apprentissage. Que tu aies un déficit d’attention ou que tu sois dyslexique, on n’en parlait pas comme aujourd’hui. Pour moi, l’école, c’était difficile, alors je suis allé travailler parce qu’il fallait gagner sa vie. Imprimerie Ste-Julie m’a donné ma chance, et j’ai tout appris sur le tas. »
Un jour, Lucien décide qu’il veut en faire plus à l’imprimerie. Il va voir M. Fournier pour savoir comment s’y prendre :
« Il m’a dit que je pouvais commencer par faire de l’overtime! J’en ai fait de l’over! J’étais motivé et je voulais faire ma place. J’ai travaillé fort, mais on avait de bons salaires pour l’époque! »
Lucien se rappelle aussi qu’à l’ancienne usine, il n’y avait pas de système de communication avancé comme aujourd’hui pour relier la production aux bureaux.
« On se parlait avec des intercoms! C’était un peu comme les cellulaires de l’époque, mais qu’on ne pouvait pas transporter. »
Lucien est présent chaque matin, prêt à affronter la journée. Et quand on le voit manipuler ces lourds rouleaux de papier avec aisance, on ne peut que se dire : Lucien est en forme!
Un récit rempli de détermination, de résilience et de moments marquants, à l’image de Lucien lui-même.